Philip Morris lance IQOS, une cigarette électronique sans odeur ni fumée

Tout a été essayé dans la lutte contre le tabagisme, problème de santé publique dans l’écrasante majorité des pays de la planète. En France, l’augmentation progressive du prix du paquet de cigarette, l’interdiction de fumer dans les espaces publics, le remboursement des substituts nicotiniques (patchs, gommes, sprays) et l’apposition de messages et d’images chocs sur les paquets a permis de baisser le tabagisme quotidien de 16 % entre 2014 et 2020. Mais c’est bien la technologie qui nous sauvera de ce fléau ! Explications…

La cigarette électronique, une performance inédite dans la lutte contre le tabagisme

Maximiser la productivité des entreprises, permettre à l’agriculture de couvrir l’ensemble des besoins alimentaires des peuples, prévenir les accidents de la route, œuvrer pour une planète protégée… La technologie a contribué à améliorer les conditions de vie de l’Homme. La rencontre entre l’innovation technologique et les sciences médicales a donné lieu à ce que l’on appelle la HealthTech, un secteur porté par des startups capables de prouesses impressionnantes au service de la santé publique. Le tabagisme, fléau qui touche la majorité des pays de la planète depuis la seconde moitié du 20e siècle, s’est naturellement imposé comme une thématique phare pour ces jeunes pousses ambitieuses.

Après les substituts nicotiniques, qui ont permis à des millions de fumeurs de décrocher à travers le monde depuis le début des années 1980, c’est la cigarette électronique qui a pris le relais, comme l’explique une étude de Santé publique France. En effet, les dispositifs de vapotage ont permis à quelque 700 000 Français de venir à bout de leur addiction à la nicotine entre 2012 et 2019… une performance inédite dans l’histoire de la lutte contre le tabagisme dans notre pays, autrefois surnommé « La cheminée de l’Europe » pour l’appétence de nos concitoyens pour le tabac. Après la cigarette électronique dite « Cig-a-like », rudimentaire, les laboratoires de R&D ont pu aboutir à des dispositifs high tech capables d’améliorer les chances du fumeur dans son sevrage tabagique.

Aujourd’hui, le marché de la cigarette électronique a pris la direction de celui des smartphones. Les modèles vont de l’entrée de gamme au luxe. Il est également possible de « customiser » sa vaporette en changeant la batterie ou encore le clearomiseur (un clearomiseur est indispensable au bon fonctionnement des cigarettes électroniques). Après Juul ou encore Smoke, c’est le géant américain du tabac, Philip Morris, qui s’invite à la fête.

Philip Morris prône un monde… sans cigarette !

Dans un communiqué rendu public le 25 juillet 2021, Philip Morris, par la voie de son PDG Jacek Olczak, a annoncé vouloir désormais œuvrer pour un monde sans cigarette. Cette annonce est d’autant plus surprenante que la firme américaine accapare aujourd’hui 10 % de l’énorme marché de la cigarette à tabac dans le monde. En réalité, Philip Morris a senti le vent tourner depuis quelques années. En effet, la marque a multiplié les investissements logistiques et marketing pour commercialiser un tabac à chauffer. Ce dernier « épargnerait » au fumeur les nombreuses substances toxiques et potentiellement cancérigènes qui résultent de la combustion du tabac comme le monoxyde de carbone et le goudron.

Autre produit de substitution : la toute première e-cigarette signée Philip Morris, la IQOS, qui se veut sans odeur et sans fumée. Plutôt que d’utiliser des e-liquides, la cigarette électronique de Philip Morris embarque des cartouches de tabac (composées de feuilles de tabac broyées et reconstituées) qu’elle chauffe pour libérer une vapeur de tabac nicotinée. Avec une température de chauffe limitée à 350° C (contre 600° C pour une cigarette classique), l’e-cigarette Philip Morris limite ainsi les risques sur la santé (sans les supprimer). Le dispositif est composé d’une unité de tabac chauffée (ou HeatStick), d’un support et d’un chargeur USB. Ce dispositif de vapotage à tabac est d’ores et déjà disponible un peu partout dans le monde… mais pas en France, dans l’attente d’une autorisation de la part des autorités sanitaires de l’Hexagone.